Appartenance

Au secondaire, mon prof de français nous a dit une fois: « Tu peux parler plus qu’une langue, mais tu n’as qu’une culture. » Je penses à cette déclaration souvent depuis ce jour en 12e année.

Drapeau franco-ontarien

Ma famille est anglaise. Trois de mes quatre grandparents sont nés en Angleterre, et aucun de mes parents (mère, père, belle-mère, beau-père) sont francophones. Je parle français parce que ma mère a décidé, dès ma naissance, qu’une personne vivant à Ottawa devrait parler les deux langues officielles du Canada.

À partir de l’âge de 6 mois, elle m’apportait chez une gardienne franco-ontarienne au centre-ville d’Ottawa. J’apprenais le français le jour à la garderie et l’anglais le soir chez moi.

Ensuite, ma mère s’est luttée pour que je sois accepté dans une école francophone — peu facile, puisque les écoles se méfiait d’anglos qui voulaient que leurs enfants apprennent le français à partir de zéro, qui pourrait nuire à l’apprentissage des élèves francophones. Récemment, ma mère a retrouvé dans ses dossiers un carnet de ce temps qui explique les conditions d’admission pour un enfant:

« Un des parents doit être citoyen canadien et satisfaire à une des exigences suivantes:

  • avoir le français comme première langue apprise et encore comprise;
  • avoir reçu une instruction, au primaire, en français au Canada;
  • avoir un enfant qui a reçu ou reçoit son instruction au niveau primaire ou secondaire en français au Canada. »

Ma mère a réussi en prouvant que mon français était tout aussi bon que les autres élèves, mais ce n’étais pas facile.

Je me considérait parfaitement bilingue. Ensuite, en 12e année, cette déclaration du professeur Grondin. Oui, je parlait deux langues et je vivais en Ontario, mais ma culture n’étais pas franco-ontarienne. À la maison, c’étais l’anglais qui regnait, tant en langue qu’en culture.

Ce n’est pas une reproche pour les efforts de ma mère. Je ne peux que lui féliciter pour son effort incroyable pour me donner une deuxième langue. Mais maintenant que j’ai une femme franco-ontarienne et des jeunes enfants, la question de culture est toujours présente dans mes pensées. Nous connaissons beaucoup de couples de cultures mixte anglo-franco, et on dirait que l’anglais prend le dessus dans chaque cas.

Sauf dans la notre. Il est clair pour nous que notre maison doit être 100% francophone. Ma mère m’a donné la chance de parler une langue qu’elle n’était pas en mesure d’apprendre. Moi je veux passer à la prochaine étape avec mes enfants et leur donner l’appartenance à la culture franco-ontarienne.

Cette fin de semaine, je nous ai abonné à LeDroit. C’était un premier pas.

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2 commentaires pour Appartenance

  1. Claire (à Paris) dit :

    Bonjour !

    Juste un petit message amical car je suis tombée sur votre site très intéressant un peu par chance, et je suis admirative de ce choix de la langue française 🙂 j’aurais aimé avoir comme vous deux langues maternelles ! En tout cas, un grand bravo pour le choix de votre maman et votre habileté à parler Français ! Et aussi bravo pour votre beau jardin !!!

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